David et Jonathan

 

David est le deuxième roi d’Israël, au X° siècle avant J.C. Dieu l’a choisi comme messie et lui a assuré que sa descendance régnerait éternellement sur Jérusalem. Une promesse non tenue qui aurait pu, aurait dû, jeter le discrédit sur le judaïsme[1].

Le petit David est né sous une bonne étoile. Il se fait vite remarquer en égorgeant le géant Goliath, le champion du clan des philistins, mesurant plus de trois mètres, qui défiait Israël et son roi Saül. Goliath est un Nephilim, une espèce qui a pour particularité d’être issue de l’union des fils de Dieu et des filles des hommes :

Genèse 6.4. Les Nephilim étaient sur la terre en ces jours-là, et même après, quand les fils de Dieu allaient vers les filles des hommes et leur donnaient des enfants : ce sont les héros des temps antiques, des hommes de renom !

Tu croyais vraiment que Jésus était le seul fils de Dieu ?

Bien entendu, les chrétiens se sont empressés de préserver l’honneur du Christ face à ses frères monstrueux, en expliquant qu’il s’agissait d’anges déchus. Les humains, eux, ne sont que Ses créatures, à Son image certes, mais une fabrication tout de même, sur le principe de Frankenstein. Tout comme le Christ, les Nephilim finiront mal, submergés par le Déluge. Mais un petit malin, un certain Og, serait monté sur l’arche de Noé en cachette et aurait donné descendance. De retour d’Egypte, les juifs se rendent vite compte que pour s’installer en Terre promise, il va falloir le mériter :

Nombres 13.33. « Nous y avons vu les Nephilim, les fils de Anaq, qui sont d’entre les Nephilim ; nous étions à nos yeux comme des sauterelles et tels étions-nous à leurs yeux. »

 

David a mis un point final à cette espèce hybride, de demi-dieux, en tuant le dernier Hercule biblique. Le frondeur est alors accueilli à bras ouvert à la cour du roi Saül, et notamment par son fils Jonathan. David et Jonathan ont convolé avec de nombreuses épouses et concubines, engendrant des dizaines d’enfants. Pourtant leur relation est pour le moins troublante :

1 Samuel 18.1. Lors donc que David eut achevé de parler à Saül, l’âme de Jonathan se lia à l’âme de David, et Jonathan l’aima comme lui-même.

2. Saül le retint ce jour même et ne le laissa pas retourner à la maison de son père.

3. Jonathan conclut une alliance avec David, car il l’aimait comme lui-même.

4. Jonathan se dépouilla du manteau qu’il avait sur lui et il le donna à David, ainsi que sa tenue, et jusqu’à son glaive, son arc et sa ceinture.

L’effeuillage de Jonathan devant David n’a pas véritablement plu à Saül qui en prit ombrage. Face à la rivalité grandissante entre Saül et David, Jonathan décide de soutenir son ami plutôt que son père :

1Samuel 19.1. Saül parla à Jonathan, son fils, et à tous ses serviteurs, de faire mourir David. Or Jonathan, fils de Saül, avait beaucoup d’affection pour David.

2. Jonathan informa David en ces termes : « Saül, mon père, cherche à te faire mourir. Sois donc sur tes gardes demain matin ; tiens-toi dans un lieu secret et cache-toi.

1 Samuel 20.17. Jonathan prêta de nouveau serment à David à cause de son amour pour lui, car il l’aimait comme il s’aimait lui-même.

Saül prend conscience de la trahison de son fils et l’insulte, manière banlieusard :

1 Samuel 20.30. La colère de Saül s’enflamma contre Jonathan, et il lui dit : « Fils d’une sale rebelle, est-ce que je ne sais pas que tu prends parti pour le fils de Jessé, à ta honte et à la honte de la nudité de ta mère ?

La situation devenant trop dangereuse pour les deux tourteaux, ils décident de se séparer. Séquence émotion :

1Samuel 20.41. Quand le servant fut parti, David se leva d’à côté du tertre, tomba le visage contre terre et se prosterna trois fois, puis ils s’embrassèrent l’un l’autre et pleurèrent l’un sur l’autre abondamment.

Finalement, Saül et Jonathan vont être tués par les philistins, ouvrant le chemin du trône pour David, mais le plongeant dans une atroce mélancolie :

2 Samuel 1.11. David saisit ses habits et les déchira, de même tous les hommes qui étaient avec lui.

12. Ils se lamentèrent, pleurèrent et jeunèrent jusqu’au soir, à cause de Saül et de Jonathan, son fils, du peuple de Yahvé et de la maison d’Israël, parce qu’ils étaient tombés par le glaive.

L’histoire d’un amour contrarié, les Roméo et Juliette bibliques…Mais peut-être pas les seuls…

 

Jésus a aussi eu un petit chouchou. Lors de la Cène, le dernier repas du Christ, où Il annonce la trahison de Judas, Il se montre très proche de son jeune disciple Jean :

Jean 13.21. Ayant dit cela, Jésus fut troublé dans son esprit, et il attesta et dit : « En vérité, en vérité je vous dis que l’un d’entre vous me livrera. »

22. Les disciples se regardaient les uns les autres, ne sachant de qui il parlait.

23. A table, tout contre le sein de Jésus, se trouvait un de ses disciples, celui que Jésus préférait.

24. Simon-Pierre lui fait donc signe et lui dit : « Demande qui est celui dont il parle ? »

25. Celui-ci, se renversant à même la poitrine de Jésus, lui dit : « Seigneur, qui est-ce ? »

Proximité des corps, proximité des cœurs. Même Pierre passe par l’intermédiaire de Jean pour poser une question à Jésus. Jean sera d’ailleurs le seul à se montrer fidèle au Seigneur jusqu’à la fin :

 Jean 19.25. Près de la croix de Jésus se tenaient sa mère et la sœur de sa mère, Marie, femme de Clopas, et Marie la Magdaléenne.

26. Jésus donc, voyant sa mère et, près d’elle, le disciple qu’il préférait, dit à sa mère : « Femme, voilà ton fils. »

27. Ensuite il dit au disciple : « Voilà ta mère. » Et, dès cette heure-là, le disciple la prit chez lui.

Les dernières pensées de Jésus avant de mourir sont pour Jean, le seul de ses disciples à avoir eu le courage de venir le voir à l’agonie. Il est un membre à part entière de sa famille puisque, en bon beau fils, il recueille la mère de Jésus. Tu penses qu’il y a une contradiction avec les passages du Nouveau Testament honnissant les homosexuels vus précédemment, que Dieu rétropédale ? Les épîtres aux Romains et aux Corinthiens ont été composées par Saint Paul de Tarse, un impuissant, frustré. L’Eglise a cependant validé ses écrits du sceau de l’Esprit Saint. Paul, juif zélé, fervent partisan de la persécution de la nouvelle secte, s’est converti par miracle : après une violente chute, il a rencontré Dieu dans sa tête, son nouvel ami imaginaire. Il invente alors le christianisme, expliquant que le message de Jésus n’est pas réservé aux seuls juifs mais à l’humanité.

 

Tout comme son illustre aïeul David, il est probable et non contradictoire, pour faire bonne figure dans la société, que Jésus ait aussi été marié, avec des enfants, comme le suggère des évangiles apocryphes, c'est-à-dire rejetés par l’Eglise. La découverte en 1980 du tombeau de Talpiot, contenant les ossuaires de « Joseph », « Marie », « Jésus fils de Joseph », « Judas fils de Jésus » et « Marianme » alias Marie Madeleine, semble définitivement le confirmer (Les apôtres auraient-ils volé le corps de Jésus comme le soupçonnait les rabbins à l’époque (Matthieu 28.11-15.), pour faire croire à sa résurrection et tromper l’humanité ?). Lorsque Jésus revient de l’au-delà, selon les évangélistes, la première personne qu’Il choisit d’aller voir, c’est Marie Madeleine.

Si tu souhaites devenir un fanatique, il va donc te falloir vivre refoulé.

 


[1] Israel Finkelstein, Neil Asher Silberman, La Bible dévoilée, Folio histoire, p. 449-450