Les trompettes de Jéricho

 

Josué est le digne successeur de Moïse, c’est lui qui emmène la tribu juive d’Egypte vers la Terre promise. Il est moins connu que d’autres personnages bibliques alors que son parcours est édifiant.

La horde des juifs errants, ayant au bout de 40 ans enfin traversé le Sinaï, se retrouve vite en difficulté face aux autochtones cananéens peut enclin à se faire dérober leur terre et leurs foyers par des vandales. Josué demande de l’aide au général en chef de l’armée des anges (Josué 5.13-15.), et, grâce à un sortilège unissant l’arche d’alliance, des trompettes et des prêtres qui tournent en rond, les murailles de la ville de Jéricho assiégée finissent par s’effondrer :

Josué 6.20. Le peuple cria et on sonna des trompettes. Lors donc que le peuple entendit le son de la trompette, le peuple poussa un grand cri, et la muraille croula sur place ; le peuple monta à l’assaut de la ville, chacun droit devant soi, et ils s’emparèrent de la ville.

21. Ils vouèrent à l’anathème tout ce qui se trouvait dans la ville, hommes et femmes, enfants et vieillards, jusqu’aux bœufs, au menu bétail et aux ânes, frappant tout du tranchant du glaive.

La première guerre sainte de l’histoire. Les trompettes ont tellement été efficaces que les archéologues n’ont pas trouvé la moindre trace des murailles de Jéricho, à se demander si elles ont existé[1]. Tout comme pour Sodome et Gomorrhe, on ne peut pas vraiment dire qu’il s’agit d’un ethnocide puisqu’il y a une survivante, Rahab, une prostituée, épargnée ainsi que sa maisonnée pour avoir trahi ses compatriotes. Jéricho n’est qu’une étape, il y a ensuite la prise de la ville d’Aï :

Josué 8.24. Lors donc qu’Israël eut achevé de tuer tous les habitants de Aï, dans la campagne, dans le désert où ils l’avaient poursuivi, et que tous furent tombés sous le tranchant du glaive jusqu’à leur complète disparition, tout Israël revint dans Aï et la frappe du tranchant du glaive.

25. Le nombre de ceux qui tombèrent en ce jour, tant hommes que femmes, fut en tout de douze mille, tous gens de AÏ.

Pas de survivants cette fois. Il s’en suit la longue litanie des villes rasées de près avec l’aide du Seigneur : Maqqéda, Libna, Lakich, Eglôn, Hébron, Debir… En tout plus d’une trentaine de villes, et il est à chaque fois expressément précisé que les juifs ne laissent aucun survivant. La guerre sainte devient  purification ethnique.

Dieu bénit ce carnage qu’Il a personnellement prescrit :

Josué 10.40. Josué battit tout le pays : la montagne, le Négueb, le bas-pays et les pentes, ainsi que tous leurs rois ; il ne laissa pas de survivants ; tout ce qui avait souffle de vie, il le voua à l’anathème, selon ce qu’avait commandé Yahvé, Dieu d’Israël.

Mais comme pour Pharaon, Très Sage avait élaboré un plan machiavélique, obligeant les peuples à résister pour mieux les exterminer :

Josué 11.20. Yahvé, en effet, avait décidé de faire s’obstiner leur cœur en vue de la guerre contre Israël, afin qu’on les voue à l’anathème sans leur faire grâce, et qu’on les anéantisse, selon ce qu’avait commandé Yahvé à Moïse.

L’abbé Pierre exagère lorsqu’il parle de premier génocide de l’histoire, bien avant les nazis. Certes il y a des points communs avec la définition : extermination physique, intentionnelle, systématique et programmée d'une population ou d'une partie d'une population en raison de ses origines ethniques, religieuses. Mais bon, là ce n’est pas pareil, c’est pour la bonne cause. L’abbé Pierre a même énoncé la prétention, l’outrecuidance de demander des explications à Dieu lorsque celui-ci l’accueillera. Décédé en 2007, il doit sûrement être fixé.

 

Quel que soit le choix de ta religion, n’hésite pas à t’inscrire à un atelier :

*Savoir aiguiser sa hache

*Comment entretenir un bûcher

*Choisir la bonne pierre

*Emmurer facilement

*Quel bois pour une crucifixion réussie ?

*Le fouet, avec ou sans clous ?

 

Après cela, tu auras bien mérité ton petit bout de paradis…

 


[1] Israel Finkelstein, Neil Asher Silberman, La Bible dévoilée, Folio histoire, p.133